Poursuite du traitement anti-TNF pendant la grossesse avec le Certolizumab pegol

Publié le : 23 mars 20215 mins de lecture

Un test très sensible confirme : l’absence ou le caractère négligeable du transfert placentaire du certolizumab pégol chez les femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde.

La transmission placentaire du (CZP), de la mère au nourrisson est nulle ou négligeable

Une étude pharmacocinétique a montré que la transmission placentaire du certolizumab pegol (CZP), un médicament anti-TNF, de la mère au nourrisson pendant la grossesse était nulle ou négligeable. Ces résultats suggèrent qu’un bébé en développement n’est pas exposé à des concentrations significatives de CZP in utero. Cela suggère que la poursuite de ce traitement anti-TNF spécifique est sûre tout au long de la grossesse.1

On sait qu’il existe un besoin de traitement efficace et sûr pendant la grossesse chez les femmes atteintes de maladies inflammatoires chroniques telles que la PR. Un contrôle adéquat des maladies est essentiel pour garantir la santé du fœtus et de la mère et réduire les événements problématiques pendant la grossesse.

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Anti-TNF et enjeux

« Pour les rhumatologues, la prise en charge des patientes atteintes de PR qui veulent devenir enceintes signifie, d’une part, renoncer à certains médicaments, mais d’autre part, contrôler l’activité de la maladie. Les anti-TNF sont une option de traitement relativement nouvelle et efficace pour la PR et la spondyloarthrite. Cependant, comme la plupart d’entre eux franchissent la barrière placentaire, le traitement est souvent interrompu pendant la grossesse », a déclaré l’auteur principal, le professeur Xavier Mariette, de l’hôpital universitaire Paris-Sud, en France.

« Les résultats de cette étude montrent que la poursuite du traitement par la CZP pendant la grossesse est une option pour maîtriser l’activité de la maladie. Nous pensons donc que ces données auront un impact significatif sur la pratique clinique. Toutefois, il existe toujours des risques d’effets indésirables associés aux traitements anti-TNF, tels que l’infection ou la réponse immunitaire, qui influencent également l’issue de la grossesse », a-t-il averti.

Grâce à un test très sensible, la transmission de la CZP à la mère et au nourrisson peut désormais être mesurée avec précision. Les valeurs de la CZP étaient inférieures à 0,032 μg/ml, la limite inférieure de quantification (LLOQ) dans un total de 13 des 14 échantillons de sang de nourrissons prélevés à la naissance. Un seul nourrisson avait un taux de CZP au minimum plus élevé de 0,042 μg / ml à la naissance (rapport plasma nourrisson/mère : 0,09%). Aucun des nourrissons n’avait de taux détectable entre les semaines 4 et 8.

Parmi les échantillons de sang de cordon prélevés à la naissance, seuls 3 sur 15 présentaient des valeurs de CZP détectables (maximum : 0,048)

La transmission active d’un médicament anti-TNF via le placenta implique la liaison de sa région Fc aux récepteurs Fc du nouveau-né, ce qui peut entraîner des effets fœtaux ou néonatals indésirables. Contrairement à d’autres anti-TNF, la CZP n’a pas cette région Fc. Des études ex vivo avec un modèle de transfert de placenta humain avaient précédemment montré que cette structure unique de la CZP limite le transfert à travers le placenta.

L’etude CRIB

Le CRIB est une étude pharmacocinétique dans laquelle des femmes enceintes (≥30 semaines de grossesse) ont reçu une dose régulière de CZP pour une indication approuvée. La dernière dose de CZP a été administrée dans les 35 jours suivant l’accouchement.

Sur 21 femmes enceintes traitées au CZP, 16 ont été incluses dans l’étude. Des échantillons de sang ont été prélevés sur les mères, les cordons ombilicaux et les nourrissons à la naissance, ainsi qu’au cours des semaines 4 et 8 après la naissance. Les concentrations de CZP ont été mesurées avec une électrochimioluminescence sensible spécifique à la CZP. Les taux plasmatiques de CZP maternelle à l’accouchement étaient dans la fourchette thérapeutique prévue (médiane : 24,4 [5,0-49,4] μg/mL)

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