Les bébés américains sont de moins en moins nombreux à souffrir d'otites au cours de leurs premières années. Selon les chercheurs, les taux ont considérablement baissé au cours des 20 à 30 dernières années, et l'augmentation de l'allaitement maternel en est l'une des raisons.
L'équipe de la Branche médicale de l'Université du Texas présente ses conclusions dans la revue Pédiatrie.
Les chercheurs ont constaté que, par rapport à des études similaires réalisées il y a 20 ou 30 ans, les taux d'otite chez les nourrissons américains sont passés de 18 à 30 %. Les scientifiques citent l'utilisation des vaccins, l'augmentation de l'allaitement maternel et la diminution du tabagisme comme raisons possibles de ce déclin.
Aux États-Unis, l'otite moyenne aiguë (OMA) est l'une des infections les plus courantes chez les nourrissons et les jeunes enfants. L'infection de l'oreille est également l'un des motifs les plus fréquents de visite chez le médecin pendant l'enfance et la raison la plus courante de la prescription d'antibiotiques ou de la nécessité d'une intervention chirurgicale.
Il est prouvé que l'apparition d'otites répétées jusqu'à l'âge de 6 mois entraîne une plus grande persistance des symptômes plus tard dans la vie.
L'absence d'allaitement maternel est le principal facteur de risque
Pour leur étude, l'équipe a suivi 367 nourrissons de 2008 à 2014, depuis l'âge de quelques jours jusqu'à l'un de leurs premiers anniversaires. Au total, l'étude porte sur 286 enfants/années.
Les parents signalaient à l'équipe chaque fois que leurs enfants présentaient des signes d'otite ou de refroidissement général. Ces enfants ont ensuite été examinés par un médecin dans les cinq jours.
Les chercheurs ont recherché des bactéries et des virus
Les chercheurs ont régulièrement prélevé des échantillons de la muqueuse nasale et pharyngée de tous les enfants, y compris ceux qui étaient enrhumés. Les écouvillons ont été examinés pour détecter la présence de bactéries et de virus. En outre, l'équipe a également recueilli des informations sur les antécédents familiaux, l'exposition à la fumée de cigarette et si les enfants avaient été allaités au sein.
Pendant la période d'étude, les auteurs ont documenté 887 cas d'infection des voies respiratoires supérieures (dont 305 concernaient des nouveau-nés) et 180 cas d'OMA (dont 143 des nouveau-nés).
Autres facteurs de risque identifiés
L'auteur principal de l'étude, le professeur de pédiatrie Tasnee Chonmaitree, explique que son analyse permet de montrer que les rhumes fréquents, la présence de bactéries dans le nez et l'absence d'allaitement sont les principaux facteurs de risque d'otite.
Elle souligne que l'allaitement maternel prolongé était associé à une réduction significative des rhumes et des otites, qui se développent souvent chez les nouveau-nés à partir d'un simple rhume.
L'allaitement au lait maternel fournit aux nourrissons des anticorps, notamment l'immunoglobuline A (IgA), qui peut protéger les muqueuses contre les infections.
Toutefois, un professeur commente : "il est probable qu'au cours des dernières décennies, des interventions médicales telles que le recours à la vaccination contre la pneumonie et la grippe et la baisse du tabagisme ont également contribué à réduire l'incidence de l'otite."
Pour la suite des recherches, l'équipe suggère d'étudier l'interaction entre les bactéries et les virus, car cette interaction pourrait également jouer un rôle important dans le développement de l'inflammation de l'oreille.